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Photos du Havre entre autres...
4 août 2008

Une petite visite des lieux...

Chambord est sans conteste un des châteaux à la silhouette la plus reconnaissable, et constitue l'un des chefs-d'œuvre architecturaux de la Renaissance : 156 m de façade, 426 pièces, 77 escaliers, 282 cheminées et 800 chapiteaux sculptés.

Le nom de l'architecte nous est inconnu, mais des analyses montrent l'influence de Léonard de Vinci, qui travaillait alors comme architecte de la cour de François Ier, mais qui mourut quelques mois avant le début du chantier, ainsi que celle de Domenico da Cortona.

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La construction débute en 1519. Le chantier de Chambord fut l'un des plus importants chantiers de la Renaissance. On raconte que 1700/1800 ouvriers y travaillèrent. Il fallu environ 220 000 tonnes de pierres. La vie y était rude, d'autant plus que le château a été construit sur des marécages, beaucoup d'ouvriers moururent de la fièvre. Les charpentiers ont enfoncé des pilots de chêne jusqu'à 12 mètres de profondeur, afin d'établir les fondations du château sur un solide pilotis au dessus de l'eau. Des fouilles préventives réalisées en 2007 ont néanmoins révélé que la tour sud-ouest s'appuie sur un enrochement calcaire, elles ont aussi mis au jour une structure circulaire en moellons, vestiges probable d'une tour du château médiéval qui s'y élevait avant la construction de l'actuel château.

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Des chariots arrivent du port de Saint-Dyé pour décharger tous les matériaux et en particulier la pierre de tuffeau utilisée pour la construction, c'est une pierre blanche, tendre et friable. Les tailleurs de pierre, comme les autres ouvriers, n'ont pas de salaire fixe et sont payés "à la tâche" : ce sont des tâcherons. Sur chacune des pierres qu'ils taillent, ils gravent discrètement leur marque. Cette signature permet au trésorier d'évaluer leur travail et de les payer ; on la retrouve sur certaines pierres n'ayant pas été « graffitées » par la suite lors de l'ouverture du château au public.

Plan_chateau_Chambord


Le plan du château repose sur un corps central, appelé le donjon car même s'il n'a jamais eu aucune vocation à la défense, le château de Chambord est construit sur le modèle des châteaux forts du Moyen-Âge. À l'intérieur du donjon, on trouve 5 niveaux habitables. Il y a 4 appartements carrés et 4 appartements ronds par niveau.

Entre les appartements, quatre couloirs, venants des "quatre parties du monde" mènent à l'escalier à double révolution au centre.

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Le roi François Ier, dans un second temps, étend le château d'un quadrilatère et installe ses appartements (plus vastes) dans l'aile orientale. Une chapelle est construite dans l'aile occidentale et est achevée par Jean le Humble sous le règne de François Ier. Cette position de la chapelle et des appartements royaux est rare pour l'époque : le roi, se plaçant en direction de Jérusalem, veut montrer qu'il est le détenteur du pouvoir spirituel dans son royaume.

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L'intérieur des appartemments...

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L'une des cheminées...

On dit que François Ier et son ami Jean le Humble voulaient également détourner la Loire et la faire passer devant le château, mais le projet a été abandonné…

L'escalier à double révolution placé au centre de l'édifice révèle en particulier le style de Léonard de Vinci. Comme son nom l'indique, il comporte deux escaliers, tournant dans le même sens et ne se croisant à aucun moment. Il permet d'accéder à la grande terrasse, elle aussi inspirée d'une idée de Léonard, et qui offre une vue sur les cheminées et chapiteaux du toit en faisant le tour du donjon (qui est en fait la partie la plus haute du château et non la prison). Cet escalier est surmonté d'une tour lanterne bien reconnaissable de l'extérieur.


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Le deuxième étage est également remarquable par ses voûtes à caissons représentant les symboles royaux (monogramme F couronné et salamandre), accompagnés d'une cordelette nouée, emblème de sa mère, Louise de Savoie. Certains monogrammes de l'escalier à hauteur des terrasses sont tracés à l'envers de manière à ce que Dieu du haut du ciel voit la puissance du Roi !

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Arrivé sur la terrasse, le visiteur peut remarquer que l'escalier est surmonté d'une tour dite "la Tour Lanterne", elle s'élève à 32 mètres et surmonte toutes les cheminées de Chambord. Son sommet, au lieu d'être coiffé d'une croix, est coiffé d'une fleur de lys (symbole de la monarchie française).

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Quelques autres clichés des lieux, qui méritent vraiment une visite ! :o))

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Et pour conclure cette présentation...

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Commentaires
J
superbe ton reportage et tes panos aussi !!!!<br /> <br /> bravo .............. !!!!!!!!
Y
Oui, d'ailleurs pour l'escalier en révolution, tout laisse croire que ce dernier a été construit autour d'un plan que Léonard de Vinci avait fait...<br /> <br /> En tout cas, je suis content d'avoir pu proposer ce genre de descriptif, avec les photos ce qui représente plus de travail et de faire les traitements en même temps. C'est vrai que du texte ajoute une valeur ajoutée à l'ensemble, et c'est vrai que Yannick76 de ce côté là et le roi, au même niveau que TCE76 l'est pour les détails captés au téléobjectif sur ces photos ! :o)
Y
Pour ce qui est des architectes je confirme tes dires, en précisant que Domenico da Cortona dit Boccador a bien participé aux plans du château de Chambord (construction de 1519 à 1547). Cependant on donne la responsabilité de la conception à Leonard de Vinci qui, comme tu l'as indiqué, faisait parti de la cour de notre père fondateur, François 1er.<br /> Je t'offre d'ailleurs un petit historique (désolé d'avance pour la longueur).<br /> Projets de construction d' un nouveau château établis pour François Ier avant 1519 avec consultation de Léonard de Vinci et participation de Dominique de Cortone (modèle en bois); de 1519 à 1524, démolition du château précédent et fondations sur pilotis. Interruption des travaux de juin 1524 à octobre 1526; le donjon est achevé pour l'essentiel en 1535 (d'ailleurs un chapiteau de la tour lanterne porte la date 1533). De 1535 à 1544 on élève la galerie Est, la tour nord-est et l'aile attenante (comprenant le logis du roi qui porte la date 1540 au 1er étage et le cabinet oratoire), on construit ensuite le RDC de l'aile ouest, le reste de l'enceinte est amorcé. En 1544 et 1545 adjonction d'une vis d' escalier sur la cour nord-est pour l'appartement royal, du passage en terrasse sur portique reliant, au 1er étage, cet escalier au donjon et construction des parties hautes de l'aile est. De 1545 à 1547, date de la mort de François Ier, construction du RDC et du 1er étage de l'aile ouest (tour de la chapelle), du 1er étage de la galerie, de la vis sur cour et du passage sous portique. A partir de 1547, construction pour Henri II du 2e étage de l'ensemble des parties ouest. Les maîtres maçons ont été Jacques Sourdeau de 1519 à 1522, Pierre Nepveu dit Trinqueau de 1522 à 1537, Jacques Coqueau de 1537 à 1561, Claude Sourdeau de 1561 à 1569. En 1566, la tour nord-ouest (chapelle) , la vis et l'aile ouest ne sont pas couvertes, les bâtiments bas du reste de l'enceinte sont inachevés ainsi que les tours attenantes sud-est et sud-ouest. De 1641 à 1642 restauration pour Gaston d'Orléans des 8 grosses tours et pavillons du donjon, de sa tour lanterne et de ses toitures. Entre 1683 et 1685, selon le devis établi par Jules Hardouin Mansart pour Louis XIV, les parties hautes de l'aile ouest sont restaurées et terminées, la chapelle voûtée, un comble brisé établi sur les ailes basses sud et ouest, une entrée à fronton établie à la place de la précédente (porte royale), une entrée latérale ouverte à l'ouest (porte dauphine), une esplanade établie au sud, encadrée de communs, restes inachevés en 1685.<br /> Amicalement.
P
je l'ai visité il y a une quinzaine d'années, et il ne m'en restait qu'un vague souvenir (je ne prenais pas de photos). Grace à ton reportage, je m'y revoyais!!! Merci Yann
J
Magnifique série, bravo.<br /> Tu nous fais un mélange de Yannick par les explications et de Thierry pour les détails, mais en tout cas une réussite.
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